Plusieurs éléments laissent penser que les auteurs des attentats de Paris ont consommé de la drogue avant de passer à l'action. Des analyses toxicologiques sont en cours.
Comment peut-on abattre des dizaines de personne sans ciller et éprouver le moindre scrupule? Alors que l'enquête sur les attentats de Paris se poursuit ce mardi, la détermination cruelle des terroristes interroge. Des chambres d'hôtel louées au nom de Salah Abdeslam,l'homme actuellement en cavale, ont été perquisitionnées à Alfortville (Val-de-Marne). Selon Le Point, les policiers auraient saisi des seringues dans ces "planques". Elles seraient en cours d'analyse. Une source judiciaire contactée par L'Express dément une telle découverte tandis que l'hebdomadaire maintient ses informations.
Si ces éléments sont confirmés, il se peut que les seringues aient servi à confectionner les ceintures explosives. Mais l'hypothèse selon laquelle les terroristes auraient pris des substances illicites, pour se donner du courage, avant leur équipée sanguinaire, est aussi avancée. "On aurait cru des morts-vivants, comme s'ils étaient drogués", a raconté au Figaro un témoin qui les a croisés.
Des analyses sur les corps des kamikazes
Notre source judiciaire affirme que des analyses toxicologiques ont été effectuées sur les corps des kamikazes retrouvés morts. Les résultats ne sont pas encore connus. Le fait que les cadavres soient très dégradés, en raison de l'explosion, n'empêche pas de telles expertises. "C'est une procédure classique", explique à L'Express Jean-Marc Laborie, médecin légiste à l'Institut médico-légal de Paris (IML). "Tout les prélèvements organiques, comme le muscle, gardent la trace d'un toxique: que ce soit amphétamines, cocaïne ou cannabis. On peut déterminer l'heure de prise."
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Dans les faits, de nombreux combattants en Syrie consomment du Captagon, surnommé la "drogue des djihadistes". Ce produit sert normalement à soigner l'hyperactivité. "Absorbé par voie orale [via des cachets] ou à l'aide d'une seringue, le Captagon est principalement utilisé, comme toutes les amphétamines, en tant qu'excitant, stimulant et anorexigène", résume le docteur Marc Valleur, médecin psychiatre à Paris dans une interview au site Les clés du Moyen-Orient. Cette potion magique est plébiscitée par les groupes tels que l'organisation Etat islamique (EI), qui a revendiqué les attentats, et le Front al-Nosra. Le jeune homme qui a commis l'attentat de Sousse (Tunisie) en aurait par exemple consommé.
"Ils ne ressentaient pas la douleur"
La drogue est normalement proscrite par la religion des djihadistes. Mais ces derniers en prennent pour voir leurs performances décupler et leur peur disparaître lors des combats. Outre l'euphorie, le produit permet de ne pas ressentir le sommeil ou la faim. Les effets peuvent durer jusqu'à 48 heures. Les témoignages de personnes ayant croisé des drogués au Captagon sont édifiants. "On les frappait et ils ne ressentaient pas la douleur. La plupart d'entre eux rigolaient même alors qu'on les bourrait de coups forts", décrit auprès de Reuters un officier syrien.
Selon FranceTVinfo, qui cite le psychiatre libanais Ramzi Haddad, les consommateurs peuvent aussi éprouver "des symptômes de délire, d'agressivité et des troubles du comportement". Le Captagon ne serait pas difficile à produire et ne nécessite pas de compétences de chimistes.
Pour l'heure, rien ne dit que les terroristes de Paris en ont pris. Tout juste sait-on, d'après les médias belges, que les frères Abdeslam tiennent un bar soupçonné d'abriter des consommateurs de drogue.
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